Questionner, comprendre et utiliser son pouvoir personnel

Questionner, comprendre et utiliser son pouvoir personnel

Au lendemain des élections législatives 2024, nous avons pris la parole sur la notion de pouvoir et ce que cela veut dire pour nous, dans notre vie d’humain-e, dans notre posture d’Entrepreneur-e. Cette période a été tellement renversante pour beaucoup d’entre nous, violente en ce qui me concerne, il était nécessaire pour moi d’aller à la rencontre des mots que souvent on laisse à d’autres. Un moyen parmi d’autres de revenir dans son corps et re-connecter avec son pouvoir d’agir. 

J’invite les membres de la saison Radieuse à répondre à ces questions : C’est quoi le pouvoir pour toi ? Comment tu l’incarnes et comment tu ne l’incarnes pas ? Dans les endroits que tu n’occupes pas, qui occupe la place donc ? 

Je t’invite à répondre à ces questions avant de lire cet article issu de l’échange collectif qui a eu lieu au sein des Étincelles.

I – C’est quoi le pouvoir pour des entrepreneur.e.s  

1. Une vision du pouvoir positive comme négative

Comme on voit le pouvoir, on l’incarne pourrait être la phrase qui résume les définitions des membres des Étincelles : entre la liberté de son temps, la responsabilité de nos mots ou encore l’expression de son autorité intérieure . Chaque vision est unique et intéressante ! 

Marie

“Sur la question de c’est quoi le pouvoir, je fais partie de la team un grand pouvoir implique de grandes responsabilités mais c’est une team pour moi qui est plutôt une team joyeuse. En fait c’est parce qu’avoir du pouvoir c’est cool, c’est quand même une expérience de jouissance c’est-à-dire notamment avec les choix professionnels autour (…) de mon agenda. Personne ne me dit à quelle heure je commence, à quelle heure je finis, quand est-ce que je prends mes vacances (…) et ça (…) c’est un kiff de dingue

Ketty

 “ Le pouvoir, pour moi, c’est vraiment lié [au fait] de pouvoir connecter et suivre mon autorité intérieure. (…) C’est ce qui m’a mené justement vers ce chemin et ce parcours de connaissance de soi, d’aller fouler les ombres, de travailler en étant intègre avec soi-même et de m’honorer. “

Thibaut

“ Le mouvement qui s’est créé ce matin, c’était déjà de comprendre que quand il y a pouvoir il y a responsabilité ! On peut faire le lien avec les pouvoirs politiques et regarder à quel endroit ils prennent leur responsabilité (…) À un niveau plus individuel, on a un grand pouvoir parce que notre parole est écoutée, nos mots sont lus et ça ce sont des prises de conscience que j’ai eu dernièrement.(…)”

2. L’éducation : ce qui forge notre relation au pouvoir

D’où vient notre rapport au pouvoir ? Que cela soit vu d’une manière positive ou négative, la source semble à chaque fois venir de notre enfance. 

Cindy :

“ Par rapport à la question qui l’occupe, je me suis rendu compte que c’est souvent les personnes que je vais mettre sur un piédestal et ça me rappelle un peu cette phrase avec laquelle j’ai grandi “le respect des aînés” et qui chez moi crée une espèce de soumission physique. Pour moi cette phrase (…) ce ne sont pas forcément les personnes plus âgées que moi, ce sont aussi les personnes qui ont une autorité de décision, de connaissance ou économique. Et (…) ça me remet dans mon statut d’enfant face aux parents ! (…) Je repars avec cette idée que toutes les fois où j’ai repris mon pouvoir ce sont souvent  des moments où ça m’a demandé de me détacher de l’autorité (…) de me remettre à égalité (…) de l’adulte à l’adulte”

Ketty :

“Ma mère nous a toujours autorisé des petits à parler librement en tant qu’adulte parce que notre voix comptait (…) Quand bien même, des fois, je choquais d’autres parents qui ne comprenaient pas pourquoi je m’adressais à mes parents de cette façon. Du coup, je me dis que c’est peut-être pour ça qu’aujourd’hui (…) la souveraineté c’est vraiment ce qui m’importe. Combien même je vois les jeux de pouvoir mais je les regarde avec du recul ! Je sais que ça c’est très fort chez moi.”

Elsa :

“Quand j’étais petite, je trouvais les adultes très cons ! (…) Je trouvais que les adultes avec leurs pouvoirs [que c’était] en fait une connerie sans fin. (…) Je crois que (…)  j’ai jamais trop cru à l’idée qu’on avait pas de pouvoir, qu’on avait pas de puissance. Et j’avais l’impression qu’ils se détournaient de leur propre puissance, leur propre pouvoir, leur propre choix, leur propre vie et ça me questionnait beaucoup (…) Tout ça pour dire que cette question de pouvoir moi ça peut être résumé sur (…) cette perspective de qui veut m’imposer son pouvoir, sa puissance et par conséquent à qui je vais imposer en fait mon pouvoir et ma puissance voilà c’est un peu une question boussole que dans toutes les intéractions que j’ai dans tous les groupes où je navigue, c’est qui veut m’imposer son pouvoir/sa puissance ? et Est-ce que je suis d’accord ou pas d’accord ?”

II – Ce qui nous empêche de prendre notre pouvoir

Il y a de nombreux endroits où l’on s’empêche d’être dans notre puissance personnelle : avec ses collègues, ses partenaires ou encore ses clients. Mais aussi à des endroits stratégiques dans nos entreprises.

1. Où est-ce qu’on n’incarne pas notre pouvoir ?

Avec les autres : ses proches, ses clientes, ses mentors

Lucie :

Le pouvoir pour moi j’ai l’impression que c’est vraiment de la confiance en moi et de l’affirmation. Et je me rends compte que là où je l’incarne pas du tout c’est dans mes relations, (…) je laisse beaucoup de pouvoir aux autres enfin je suis très affectée par mon entourage et par ce qui se passe donc ça ça m’enlève beaucoup de pouvoir et je me rends compte que j’ai beaucoup de choses à travailler à cet endroit-là.”

Catherine :

“ Mon grand challenge, c’est vis-à-vis de mes clientes où je suis à la fois dans la peur de ne pas les accompagner assez ou de ne pas être assez confrontante parce que j’ai peur (…)  de casser la dynamique de changement. Et en même temps, je sais que parfois il faut être confrontante (…) Des fois je sors de mes sessions (…)  un petit peu épuisée (…)  d’être avec des clientes qui sont dans la plainte, dans la victimisation, dans le “j’y arriverai jamais” “ça je saurai pas faire”, etc. “

Nolwenn :

“Finalement quand on devient un entrepreneur on est vraiment face à son propre pouvoir (…) Quand on est salarié (…) on est un peu infantilisé, on a un chef d’entreprise au-dessus de soi. Mais quand on est seul et qu’on devient entrepreneur, on doit laisser ce côté enfant qu’on avait vis-à-vis de l’autorité. (…) Face à son client en fait, on doit trouver sa posture d’adulte à adulte. Moi j’ai le problème de la petite fille parfaite pour être aimé de ses parents donc j’ai tout ce travail à mettre en place vis-à-vis de mes clients pour avoir confiance en moi. Quand je sens quelque chose qui doit se faire, de suivre ce chemin (…) qui vient du cœur en lâchant le mental (…) même si je prends le risque à un moment donné de déplaire”

Dans sa communication et son entreprise

Emilie :

“ J’ai le sentiment de part les échanges que j’ai eu ce matin (…) que mon pouvoir il s’est beaucoup restreint dans le dire parce que je suis (…) plutôt [dans le] faire. Du coup tout ce que je fais n’a pas forcément (…) la résonance que ça pourrait avoir puisque je ne le dis pas. J’ai toujours imaginé que les gens pouvaient comprendre par eux-mêmes et que ça ne nécessitait pas forcément de mettre des mots dessus. Donc c’est important pour moi de remobiliser ce pan de mon pouvoir”

Thibaut :

“Pour revenir à la loyauté je me suis rendu compte aussi qu’elle me limitait dans ma créativité et au niveau entrepreneurial dans mes offres. Ce que j’ai identifié c’était [de me dire] il ou elle propose ça donc qui je suis pour le proposer, parce que ce sera forcément moins bien. Donc en me mettant dans cette posture d’enfant je me déprécie (…) je suis en train de déverrouiller plein de choses sur ce sujet-là. Je peux être (…)  légitime aussi à proposer mes propres offres, à créer mes propres produits et en fixant mes prix (…) en fait on prend notre place “ 

Ketty :

“Si je décline au niveau business, je me rends compte que ça m’a demandé de ne plus suivre les codes de l’entrepreneur (…) à succès (…) et d’oser fonctionner de plus en plus avec une façon authentique tout en acceptant parfois mon manque de structure ou de cadre et parfois de poser mon cadre/ma structure, mais selon ma définition. Donc d’avancer à taton (…) en suivant ma joie, en respectant mes choix et ça me demande de prendre conscience (…) des choix qui peuvent être faits avec le mental versus les choix qui sont vraiment des choix faits avec l’écho de ma vraie puissance intérieure, de mon vrai pouvoir personnel.”

 

Et toi, où est-ce que tu n’incarnes pas ton pouvoir ?

2. Qu’est-ce qui nous empêche d’incarner notre pouvoir ?

Prendre son pouvoir c’est aussi faire face à des peurs ( financière, de déplaire, de blesser…), des doutes ou encore des loyautés conscientes ou inconscientes. C’est ce que nous a partagé Lucie, Shama et Thibaut. 

La peur

Lucie :

“ Et globalement qui prend le pouvoir soit les autres soit la peur en fait de manière général c’est la peur, l’insécurité, la peur financière, la peur de ne pas être à la hauteur …”

Shama :

“J’ai adoré réfléchir à tout ça et et voir où est-ce que je l’incarne où est-ce que je l’incarne pas  je pense que (…) oui j’ai repris de ma puissance (…) quand j’ai créé mon entreprise et que j’ai décidé (…) de mon propre destin en tant que possible. J’ai quand même réalisé qu’ il y a encore des moments où on la laisse sur la table dans ces moments où on a cette peur de ne plus appartenir (…) de ne plus être aimé et donc on se retrouve dans ce truc de conformisme, de [vouloir] rentrer dans le moule pour justement ne pas sortir du groupe”

La loyauté envers nos mentors

Thibaut :

“Dans cette histoire de rapport parents-enfants, ce que j’ai identifié c’est la notion de loyauté. Quand on est dans une relation de loyauté mais qui n’est pas équilibré, on est dans ce rapport parent-enfant [car] on attend l’autorisation de nos parents [pour] pouvoir faire les choses. La semaine dernière, j’ai eu une discussion avec “ma mère” en tout cas une personne que j’avais mis justement sur un piédestal en terme d’outils, en terme d’entrepreneuriat et on a une discussion à cœur ouvert (…) Je suis sorti de ça et je me suis vu prononcer “En fait on a une conversation d’adulte à adulte” Comme si Thibaut prenait enfin sa place d’adulte dans cette relation et non plus d’enfants qui attend l’autorisation de faire son chemin. (…) Peut-être que c’est mon propre pouvoir que je suis en train de prendre”

III – La place du collectif et l’effet domino sur notre pouvoir personnel

Si la famille, les mentors peuvent devenir un frein, le collectif peut a contrario permettre à chacun de reprendre son pouvoir personnel.

Dans sa communication et son entreprise

Magalie :

“ Il y a un équilibre entre c’est quoi mes règles du jeu du pouvoir d’aujourd’hui ? Comment je les re-questionne ? Derrière, il y a des zones que je ne connais pas pour aller vivre des nouvelles zones de pouvoir ou des nouvelles zones de puissance individuelle (…) Du coup quand on fait ou quand on est dans ces énergies là (…) il y a même pas besoin d’en parler [car] quand tu vois quelqu’un qui est complètement dans son délire, dans son feu, ça réveille des trucs chez toi et ça donne envie. Donc je trouve que ça pour moi ça me parle aussi beaucoup dans cette idée de d’aussi faire groupe finalement “

En faisant miroir de la puissance

Amandine :

“C’était aussi faire le lien entre pouvoir individuel et pouvoir collectif quand je suis juste de moi à moi, je ne me rends pas vraiment compte de mon pouvoir. C’est comme si je ne prends pas conscience du contour [et] de l’ampleur de mon pouvoir. Par contre si je suis dans le collectif ou si j’échange ou si j’écoute comme là (…)  c’est comme si ça révèle mon pouvoir individuel

En se réunissant pour former un pouvoir collectif

Shama :

“ Dans les discussions ce qui a émané dès la première discussion c’était la différence entre pouvoir et puissance et tout de suite  quand ces mots sont sortis j’ai pensé à la puissance individuelle et le pouvoir collectif. Du coup je suis allée chercher (…) et Hannah Arendt a fait des travaux sur ça justement en disant que le pouvoir n’est jamais une propriété individuelle ça appartient toujours à un groupe et c’est conféré par un groupe et comment ça peut justement même quand on est dans sa puissance individuelle, comment le pouvoir quand il est aux mains du collectif et si c’est pas le bon collectif comment est-ce que ça peut venir détruire la puissance individuel et j’ai l’impression que c’est beaucoup ce qu’on vit en ce moment ce qu’on ressent en ce moment ce côté accablé du beaucoup de poids sur les épaules”

Les têtes-à-tête des Étincelles sont des espaces de pouvoir si on s’autorise – à l’intérieur – à prendre la parole et à processer. J’aime cette idée de déverrouiller à un endroit ses pouvoirs, sa puissance, ses capacités et sentir que ça peut rayonner autre part et je trouve ça très organique. Tu souhaites tester cet espace libérateur, inscris-toi aux portes ouvertes des Étincelles.

Conclusion

Et toi tu en es où avec ton pouvoir et ta puissance ? 

Cet enregistrement a été fait comme je disais en introduction au lendemain des élections législatives. Pour moi, il était important de faire le lien entre politique, engagement entrepreneurial et ce que nous avons toutes et tous ressenti dans le corps de manière concrète. 

Plusieurs personnes ont partagé leur point de vue, leurs ressentis leur vision de ces mots Pouvoir et Puissance, voici leurs noms et les liens de leur site internet ou de leur réseau sociaux pour continuer à faire lien ensemble.

Les voix des ÉTINCELLES : Qui a parlé dans cet épisode ? 
Les membres des Étincelles cités :
– Lucie Folch : https://www.youtube.com/@LuciefolchMusic

– Ketty Edinval : https://upenmind.fr/qui-suis-je/ 

– Shama Sqalli : https://podcasts.apple.com/us/podcast/baz-voices-of-defiance/id1777464603?l=fr-FR

– Catherine Piette https://www.catherine-piette.be/ 

– Thibaut Gouhier https://www.fauconastral.com/ 

– Cindy Nipau à retrouver sur son compte Instagram « cindy.nipau » 

– Magalie Halley https://www.aimotif.fr/ 

– Marie Labarrière à retrouver sur son compte Instagram « le2ndsouffle » 

-Nolwenn Trevien Baranger à retrouver sur Linkedin 

– Cyrielle Xavir :https://www.resalib.fr/praticien/ 

– Elsa Couteiller : https://elsacouteiller.com/ 

– Emilie Tricaud : https://www.cocrealab.fr/ 

– Amandine Munoz :https://www.amandine-munoz-hypnose-pnl.fr/ 

____

Montage et retranscription par Cindy Nipau, podcast manager et membre historique des Étincelles

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Lors de la dernière saison des Étincelles (2023-2024), j’ai proposé aux membres de réaliser un podcast collectif. C’est dans cette conversation collective – la première – que nous avons parlé de notre rôle média et de comment nous l’incarnons ou non en tant qu’entrepreneur-e. 

J’ai donc invité dans cet épisode les premiers membres de la saison radieuse à répondre à ces questions. 

Il était important de se questionner sur les mots : médias et podcast. Qu’est-ce qu’ils veulent dire pour chacun/chacune d’entre nous ? Mais le plus important : quel rôle média chacun/chacune occupe déjà ?

Je t’invite à ton tour – à travers cet article – à te questionner sur ton rôle médiatique et sur la création de ton propre média.

I – L’importance de se questionner sur son rôle médiatique

Pourquoi j’ai lancé cette discussion autour du rôle média ? En quoi c’est important de s’interroger sur cette question ?

1. Identifier son rapport à sa propre communication

Il peut être négatif comme positif, mais ce rapport au média génère sans doute en toi une vision qui façonne l’utilisation de tes canaux de communication (réseaux sociaux, blog, newsletter…)

C’est le cas de Cindy qui s’est lancée dans l’univers du podcast à cause ou grâce à son rapport conflictuel avec les médias.

“ Moi, le média ça me fait toujours réagir parce que je l’associe à beaucoup de négatifs (…) et aux journalistes. Je suis en colère depuis 2/3 ans contre les journalistes donc ça me fait un peu vriller. Je l’associe aussi à l’information un peu codée, un peu élitiste et concentrée d’où le fait que – quelque part –  je me suis lancée dans le podcast, parce que moi à l’inverse le podcast je l’associe à de la liberté. Je l’associe au fait d’entendre d’autres voix et des voix qui ne sont pas forcément issue du même cercle”

Cela permet aussi de se rendre compte de l’engagement que ça demande, de nos peurs face au format choisi ou à l’inverse nos idées reçues qu’on se fait.

Par exemple, Thibaut considère que les réseaux sociaux nous demandent un renouvellement constant : savoir quoi dire, donner de la valeur ou encore susciter l’intérêt.

“ Quand on me demande la vision du média à mon niveau personnel, ben moi c’est le réseau social. Le réseau social aussi est un média de transmission, d’information et j’ai bien aimé ce que tu disais Marjorie [sur] le singulier de média c’est médium, donc (…) il y a cette image de canal : de l’information qu’on reçoit et de l’information qu’on transmet avec le filtre qu’on est nous. Et encore une fois, selon mon point de vue, sur Instagram où il y a toujours ce mouvement (…) de se renouveler, de donner de la valeur, de rendre quelque chose ‘intéressant. (…) donc c’est cette foi du créateur, du créateur de contenu de savoir se renouveler, donner de l’intérêt, donner de la valeur, etc”

2. Les 3 questions à te poser

Si tu es entrepreneur, tu communiques sur tes offres donc tu touches déjà au sujet de la médiation, mais j’ai envie de savoir ce qu’il y a de plus pour toi. Où est-ce que tu te situes dans ce jeu des médias ?

Voici trois questions que tu peux te poser : 

  1. Quel est ton rôle médiatique ?
  2. Est-ce que tu prends la parole sur des sujets autres que tes ventes ? Sur des sujets collectifs, politiques et/ou de société ? 
  3. Si ton entreprise venait à fermer demain, est-ce que ton message s’éteint aussi ?

Je t’invite à te questionner sur ton propre rôle média, à y mettre de la conscience et à élever la voix.

II – Qu’est-ce qu’un rôle média pour un entrepreneur ?

1. Média – Médiation – Médium

Média est le pluriel de médium qui signifie en latin : le milieu, l’intermédiaire. Et finalement, c’est ce qui est ressorti de cette conversation collective : un intermédiaire qui facilite les transmissions. C’est exactement ce que Catherine nous a partagé.

“Ok, moi je suis restée sur le mot média (…) et moi ce que ça m’évoque c’est cette idée d’être enfin le côté intermédiaire finalement qui est là entre deux personnes, deux cibles quelque part pour véhiculer un message. Est-ce que moi j’ai une scène médiatique ? Alors pas au sens où on l’entend, avec la télé, la radio ou autre. C’est plutôt dans mes accompagnements où c’est moi le média, c’est moi le canal ! Je reçois le message et je transmets ! (…) Je mets des mots sur des maux et j’ai effectivement cette faculté à dire ce qui a besoin d’être entendu pour que la personne se réconcilie avec elle-même “

C’est aussi un moyen d’entendre d’autres voix, d’écouter d’autres expériences de vie avec lesquelles nous allons raisonner et qui vont nous faire cheminer comme le précise Magalie.

“Le podcast pour moi effectivement c’est une porte d’entrée vers d’autres histoires et d’autres expériences donc je sais pas (…) si je fais partie de ces gens qui ont besoin d’entendre les expériences des autres, mais en tous les cas c’est comme ça que je suis en réceptivité. C’est-à-dire que d’entendre d’autres personnes, dans d’autres sphères, qui vivent d’autres histoires, me permet de faire mes propres boucles.“

2. Quel rôle veux-tu choisir d’incarner ?Quel rôle veux-tu choisir d’incarner ?

Ton rôle média peut s’incarner de multiple façon. D’ailleurs, nous étions tous d’accord que nous avions un rôle média dans notre cellule familiale : celui ou celle qui apporte l’information. 

Je te partage 3 exemples de rôle média que les entrepreneures du collectif des Étincelles ont choisi d’incarner.

Une “transmetteuse”

Catherine se considère comme un canal qui reçoit d’un côté un message et le retransmet de l’autre. Elle qui est spécialisée dans la santé holistique, se … comme ayant la mission de mettre des mots sur des maux.

“Le média pour moi, c’est un moyen de transmettre et moi, j’ai toujours été une transmetteuse depuis toujours. Et effectivement, il y a des gens qui ont besoin d’autres gens pour avoir des informations qui n’arrivent pas (…) [à] chercher eux-mêmes l’info, parce que soit ils se sentent perdus soit ça leur paraît trop ardu. (…) Ils ont besoin d’autres personnes pour leur pré-mâcher, leur simplifier, leur synthétiser (…) et donc moi, j’ai cette transmission et cette mission de transmission.”

Une “accountability partner”

Cindy qui est Podcast Manager a choisi d’être une partenaire de responsabilité. Celle qui permet aux autres de continuer à publier, tenir leur solomédia à travers un podcast.

“A la question de ma place dans les médias ben moi (…)  je permets à d’autres de tenir leur engagement dans leur propre média, c’est le rôle que j’ai décidé de jouer et c’est un acte quasi politique de donner la parole aux autres (…)” 

Une ressource

Nolween a créé un groupe avec des amies où elles s’échangent des podcasts à découvrir. C’est une autre manière d’être un  média.

“ Mon rôle de média (…) la seule chose que moi, j’ai mis en place avec quelques amis, c’est un petit réseau WhatsApp où on partage nos podcasts, ceux qui nous ont nourris. Ça permet d’avoir une cible plus intéressante sans avoir à se perdre sur tout un tas de médias. On s’envoie comme ça nos podcasts et on se les échange. En général, comme on est un réseau de quelques copines qui s’entendent très bien et qui partagent les mêmes idées, c’est toujours riche et nourrissant ce qu’on peut s’envoyer. “

Ton rôle média peut s’incarner de multiple façon. D’ailleurs, nous étions tous d’accord que nous avions un rôle média dans notre cellule familiale : celui ou celle qui apporte l’information. 

III – Comment devenir son propre média ?

Une fois qu’on a compris que nous avions tous un rôle médiatique et choisi la manière de l’incarner. Il est temps d’identifier comment nous pouvons devenir notre propre média : le fameux solomédia business.

1. Choisir son support

Doris a choisi un rôle de vulgarisatrice, ce qui lui permet d’expliquer des concepts qui peuvent être parfois difficiles à appréhender. Mais ce qui est intéressant, c’est la forme qu’elle a choisi pour le faire : l’écrit et la vidéo avec sa chaîne YouTube. 

“Oui, moi j’ai un rôle médiatique ! Dans le sens où j’ai un rôle de transmission et de vulgarisation des concepts du fonctionnement de l’humain et aussi des concepts de ce qui est dans l’invisible (…) Jusqu’à présent je l’ai fait [sous] forme de vidéo, d’écrit et de formation

Que cela soit un podcast, une chaîne YouTube, un blog ou une newsletter s’interroger sur son rapport au média t’as sans doute permis de faire émerger des peurs ou des idées reçues sur le format. Un peu comme Marie qui avait déjà songé au podcast, mais qui se posait beaucoup de questions sur la partie technique.

“Le podcast (…) demande un engagement et (…) c’est un truc auquel j’avais un peu réfléchi, mais [ca] demande aussi de se mettre dans des questions techniques qui pour moi sont assez impressionnantes. Voilà, c’est assez impressionnant l’idée de monter,  de rajouter du son, le bon micro, etc.(…) C’est impressionnant, mais pas non plus un truc infranchissable, je pense !”

Prends donc le temps de choisir, le canal de communication qui te correspond le mieux.

2. Choisir ses critères et son intention

Pour Magalie, designer d’espace, l’esthétique est importante autant que l’accessibilité. Elle tente par exemple d’éviter les anglicismes pour permettre à chaque aidant de comprendre sa mission.

“Après (…) est-ce que je suis un média ? Oui, je suis mon média ! Avec aussi cette disparité que ça sous-entend d’être son propre média, parce qu’en fait, je le suis dans mes accompagnements, je le suis dans ce que je délivre en fait à mes clients, dans la forme, dans la façon de les accompagner donc en fait le média pour moi, il doit être ténu. J’y mets un soin vraiment très important : il doit être beau, il doit être quand même nourri d’une expérience, mais surtout, il doit être accessible (…) donc voilà il y a aussi ça il y a comment on fait aussi pour toujours avoir cette attention en soi d’embarquer (…) le plus grand nombre qui soit touché ou non. “

3. Poser son intention

Lors de cette première session, j’ai pris la parole pour partager mon intention première issue de ma vision. Celle d’être une patronne de média, sans savoir réellement comment faire. Et c’est aussi ce que je t’invite à faire : qui souhaites-tu incarner ? quel projet pousse en toi ?

Je te partage un extrait de ma propre réflexion : 

“Merci Marie ! Intéressant de ramener le sujet de l’argent, du pouvoir et de qui possède les médias.
Souvent les médias – en tout cas en France – sont associés à des industries donc des capitaines d’industrie comme on dit.
Je sais plus si je l’avais dit ici, mais moi au début de l’année je suis arrivée avec cette phrase : (…) “
je veux être une patronne de médias” et je l’ai dit plusieurs fois au début de l’année 2023. Je pouvais observer comment ça réagissait en face de moi.
Quand les gens étaient dans la même dimension, ça leur parlait parce qu’ils savaient ce que je voulais dire, la question n’est pas de remplacer les boss actuels. Il y avait dans mon propos une dimension politique et féministe. Parce qu’il n’y a pas de femmes qui sont capitaines de médias aujourd’hui en France.(…)
Donc comment on renouvelle le genre ? (…) Et quand je disais cela (…) je ressentais mes freins internes, comme si je n’avais pas le droit de le dire, [comme si] je n’avais pas ma place dans cette mission de patronne de média. Je n’avais pas de rôle modèle, et en fait j’ai senti – comme pour Les Etincelles à l’époque (en 2018) : ce n’est pas parce qu’il y en a pas qu’on va pas en créer.
Quand, Marie, tu parles de qui finance notre podcast à nous ? J’ai envie de dire : c’est vous. V
ous êtes les co-producteurs (…)
On finance par nous-mêmes on fait et on crée par nous-mêmes !”

Conclusion

Qu’est-ce que tu penses de tout ce que tu as lu ? Comment ça vient nourrir ta réflexion d’entrepreneur qui communique ? 

Derrière le mot média,  pour moi, il y a une énergie, une intention de lien et de relation avant même celle d’information !  Média – médiation – Médium : on retrouve dans ces 3 mots la notion de lien, de tiers ou d’intermédiaire.

Je crois que tout le monde a un rôle média et ça commence dans sa famille. 

Regarde si tu es cette personne qui amène de l’information à l’intérieur de ton cercle familial, de ton cercle amical ou même de ton cercle professionnel. Regarde si c’est toi ou si ce sont les personnes autour de toi qui ont plus ou moins ce rôle d’amener de l’information. Que cela soit en lien avec l’actualité du monde, de ton métier, avec la vie d’entrepreneur,  la santé , l’environnement ou la politique, etc. 

On est tous et toutes apporteurs d’information au sein de nos micro-cercles et de nos micro-sociétés.

Les voix des ÉTINCELLES : Qui a parlé dans cet épisode ? 
Les membres des Étincelles cités :
Marjorie Bastard – Coach 
Catherine Piette – Accompagnante en santé mieux-être 
Thibaut Gouhier – Astrologue 
Cindy Nipau – Podcast Manager 
Magalie Halley –  Designer Matière et Couleur au service des lieux de vie qui accueillent des personnes âgées 
Marie Labarrière – multi-entrepreneure, ex-éducatrice de rue, thérapeute familiale et systémique 
Nolwenn Barranger – Bras droit des chefs d’entreprise notamment sur la partie ressources humaines 
Doris Allard –  Accompagnante qui est devenue entre-temps créatrice de la boutique Maison Myrtille vers Sancerre

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